Foire aux Questions

Cette page contient les questions et réponses courantes portant sur Richard Wagner et sur l'actualité autour de Wagner

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Wagner, son œuvre, ses idées dramatiques

La philosophie et la spiritualité de Wagner

Œuvres musicales de Wagner

Le thème de la rédemption dans le drame wagnérien

Les « femmes » de Wagner

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jelphan6[1].gif (4807 octets)Wagner, son œuvre, ses idées dramatiques

 Richard Wagner (1813-1883) a commencé sa carrière comme chef d’orchestre et compositeur d’opéras, mais, très vite, il a réagi contre ce qu’il appelait « tout ce spectacle clinquant, brillant et scintillant, le Grand Opéra ! ». Ce qui ne lui convenait pas dans l’opéras du début du 19e siècle, c’était que le drame proprement dit n’était rien de plus qu’un prétexte pour écrire de la musique. Désirant inverser ce processus, il voulut créer l'oeuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk), où la musique, au même titre que les autres arts particuliers, poésie, danse, etc., serait vraiment au service du drame ( certains ont employé, pour caractériser les ouvrages de la maturité le terme de « drame musical», mais ce vocable n’a jamais été utilisé par Wagner lui-même). Une des conséquences de ce choix dramatique est que l’orchestre devait devenir invisible afin  que le spectacle scénique puisse représenter pleinement « une action musicale rendue visible ». Pour parfaire l’unité entre la poésie et la musique, Wagner a écrit lui-même ses livrets.

Richard Wagner est surtout connu pour son cycle de quatre ouvrages appelé « l’anneau du Nibelung » (der Ring des Nibelungen ), une oeuvre aux proportions gigantesques : quatorze heures de spectacle ! La composition de cet ouvrage s’est étendue sur près de vingt-cinq années. Au cours de la composition du « Ring », Wagner s’est rendu compte qu’il n’y avait en Europe aucune scène qui convienne à la représentation d’une telle œuvre. Il s’efforça alors de trouver l’argent nécessaire pour construire son propre "théâtre des Festivals" (Festspielhaus), qu’il fit édifier dans une petite ville du sud de l’Allemagne : Bayreuth. Bien que le premier festival de 1876 ait été un désastre financier, le théâtre de Wagner continue aujourd’hui son activité avec un succès international qui ne s’est jamais démenti et représente, dans le monde du théâtre lyrique, une institution unique et incomparable.

 

Outre son immense talent de compositeur de musique, Wagner était sans doute avant tout un homme de théâtre . Ses théories, ses innovations audacieuses, ses expériences ont eu une influence profonde sur l’évolution de l’opéra jusqu’à nos jours. On peut même dire que  Wagner est, à bien des égards, le précurseur de l’art cinématographique, conçu comme spectacle total.     

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jelphan6[1].gif (4807 octets)La philosophie et la spiritualité de Wagner

 L’intérêt de Wagner pour la philosophie et la spiritualité en général ont donné à ses drames une profondeur et une universalité qui en font une création à part dans le monde du théâtre lyrique. Même si Richard Wagner s’éloigna de la religion institutionnelle dans ses jeunes année, il eut toujours un intérêt affirmé pour la mystique (tout autant la mystique Occidentale, avec Maître Eckhart que la mystique orientale avec le poète soufi Hafiz) ainsi que pour la métaphysique et la théologie. Son essai sur « l’Oeuvre d’Art de l’Avenir » (1849) est dédié à Ludwig Feuerbach, l’auteur de « l’Essence du Christianisme ».

Cinq ans après, un ami lui fit connaître les écrits d’un autre philosophe, Arthur Schopenauer, en particulier « le  Monde comme Volonté et Représentation » qu’il relut quatre fois en une année. Cet ouvrage amena tout d’abord Wagner à redécouvrir a posteriori le sens profond de ses poèmes du « Ring », qu’il avait déjà rédigés à cette époque ; Mais la découverte de Schopenauer le conduisit également à écrire de nouveaux textes (en particulier « Tristan et Isolde »), qui, tous, traitent de l’existence humaine dans une perspective philosophique. De surcroît, influencé par l’intérêt de Schopenauer pour les religions orientales (en particulier le Bouddhisme), Wagner se mit à lire de nombreux ouvrages et des traductions sur ce sujet. Ces lectures l’amenèrent à commencer la rédaction d’un drame Bouddhiste qui devait être le couronnement de sa production : « les Vainqueurs », mais qu’il ne termina jamais. En revanche, il reprit toute la substance de cette oeuvre dans « Parsifal » (1882), qui fut son chant du cygne.

 

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  jelphan6[1].gif (4807 octets)Œuvres musicales de Wagner

 Le catalogue complet des œuvres musicales de Richard Wagner est le "Wagner Verzeichnis" qui recense 113 ouvrages.

Nous donnons ici une liste des ouvrages majeurs, regroupés par catégorie, avec la date d’achèvement de leur composition.

  Opéras et drames

Pour plus de détails sur les treize opéras de Wagner, on consultera sur le site la page « WAGNER »

-          « Die Feen » ( les fées, 1888)

-          « das Liebesverbot » (la défense d’aimer, 1836)

-          « Rienzi, der Letzte der Tribunen » (Rienzi, le dernier des tribuns, 1840)

-          « der Fliegende Holländer » (le Hollandais volant, 1841)

-          « Tannhäuser » (1845, remanié en 1845 et 1861) 

-          « Lohengrin » (1848)

-          « Der Ring des Nibelugen » (l’anneau du Nibelung)  

                 Das Rheingold“ (l’or du Rhin, 1854)

                 Die Walküre“ (la Walkyrie, 1856)

                 Siegfried“ (1871)

                 Die Götterdämmerung“ (le Crépuscule des Dieux, 1874)

 -          « Parsifal » (1882)

 Oeuvres orchestrales (sélection)

   -     Ouverture „roulement de timbales“ (1830)

-          Symphonie en do (1832)

-          Ouverture „Polonia“ (1836)

-          Ouverture „Rule Britanni“ (1837)

-          Ouverture pour Faust (1840-1855)

-          Grosses Festmarsch (1876)

-          Siegfried-Idyll (1870)

 Oeuvres chorales (sélection)

 -          Das Liebesmahl der Apostel (la cène des Apôtres, 1843)

-          Hebt an den Sang, ihr Zeugen dieser Stunde (Proclamez par vos chants, vous témoins de cette heure, 1844)

-          An Webersgrabe (sur la tombe de Weber, 1844)

-          Kindekatechismus (Catéchisme pour enfants, 1873-1874) 

Oeuvres vocales (sélection) 

   -    1840: six oeuvres vocales composées à Paris

        o       Air de basse pour « La  Norma » de Bellini (1840)

o       « Les deux grenadiers »

o       « Dors, mon enfant »

o       « L’attente »

o       « Mignonne, allons voir si la rose »

o       « Tout n’est qu’images fugitives »

o       « La descente de la courtille »

 -          « Wesendonck lieder » (1858)

 Oeuvres pour piano (sélection)  

-          1852-1853 :

o       Fantaisie en Fa mineur

o       Sonate en Si bémol

o       Grande sonate en La majeur

 -          Sonate pour l’album de Frau MW (Mathilde Wesendonck, 1853)

-          « Ankunft bei den schwarzen Schwänen » (arrivée près des cygnes noirs, 1861)

-          Albumblatt für Frau Betty Schott   (1875)   

 

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 jelphan6[1].gif (4807 octets)       Les « femmes » de Wagner

"Les femmes sont la musique de la vie"  R. Wagner 

-  Wilhelmine (Minna) Planer - (1809-1866)

Beaucoup de biographes de Wagner sont critiques à son égard quant à la façon dont il traita Minna , sa première femme, peut-être de manière excessive. C’est un fait que le jeune Wagner épousa une femme dont les capacités intellectuelles et les centres d’intérêt ne correspondaient pas aux siens. Elle avait été séduite à l’age de quinze ans et avait une fille, Nathalie, qu’elle faisait passer pour sa sœur cadette. On a découvert ultérieurement que Minna , après cette première couche, ne pouvait plus avoir d’enfant et que le couple Wagner avait envisagé d’en adopter un.

Quelques semaines après le mariage avec Wagner en 1836, MMinna s’était enfuie avec un autre homme. Richard accepta cependant de la reprendre et elle fut à ses côtés et le soutint au cours des années difficiles et turbulentes à Riga, Londres, Paris et Dresde. Elle le suivit dans son exil en Suisse, où leur mariage finit par se briser à cause de la liaison de Wagner avec Mathilde Wesendonck. Après cette rupture, Richard (il faut porter cela à son crédit) continua à soutenir Minna financièrement jusqu’à sa mort (où, tout au moins il le fit faire par ses créanciers !).


-   Jessie Laussot, née Taylor (1829 -1905 )

Née Anglaise, passionnée de musique, elle était la femme  d’un négociant en vin de Bordeaux. Wagner eut avec elle, au cours d’un séjour en cette ville, une liaison brève mais passionnée en 1850. Son projet de fuite en Grèce avec elle fut anéanti par l’intervention de son mari. Jessie quitta son époux peu après et partit habiter Florence où elle vécut avec l’essayiste Karl Hillebrand, qu’elle épousa plus tard. Jessie était aussi une amie de Liszt, de Von Bülow et de Julie Ritter, mère de Karl Ritter et bienfaitrice de Wagner. Avant l’affaire de Bordeaux, Jessie et Julie avaient eu le projet de créer un fonds pour soutenir Wagner financièrement.

-   Mathilde Wesendonck, née Luckemeyer (1828 - 1902 )

Elle fut poète et écrivain. Richard et Mathilde ont échangé une volumineuse correspondance pendant plus d’une dizaine d’années. Mathilde et Otto, son époux, aidèrent financièrement les Wagner et leur fournirent un logement, « Der Asyl », un cottage bâti sur le terrain de leur résidence de Zürich. L’amitié de Richard pour Mathilde se transforma peu à peu en amour et elle devint la muse du poète alors qu’il écrivait son « Tristan et Isolde ». Finalement, Minna fut incapable de supporter plus longtemps l’intimité de son mari avec Mathilde; elle provoqua une rupture après laquelle Richard quitta Zürich pour Venise, où il put reprendre son travail de composition dans un calme relatif.

 -   Friederike Meyer (?- ?)

Actrice, sœur de Frau Meyer-Dustmann de l’opéra de Vienne. Il semble que Friederike ait eu une brève relation avec Wagner en 1862, après sa séparation avec Minna. A la suite de cette relation, Wagner eut des difficultés à faire représenter son « Tristan et Isolde » à l’opéra de Vienne.

-   Mathilde Maier (1833 - 1910)

Mathilde semble avoir été une jeune femme douce et compatissante dont le cœur s’éprit du compositeur malheureux lorsqu’elle le rencontra à la maison Schott à Mayence en 1862. Il est à peu près certain que Wagner envisagea de l’épouser ; peut-être même le lui a t-il proposé. A la différence des autres « femmes » de Wagner, elle est mentionnée dans son autobiographie « Ma Vie ».

-   Cosima von Bülow, née Liszt (1837 - 1930)

Cosima était la fille illégitime du compositeur Hongrois Franz Liszt et d’une aristocrate française, la comtesse Marie d’Agoult Marie d’Agoult (Daniel Stern en littérature). Comme résultat paradoxal de  cette double origine, elle devint une ardente nationaliste germanique. Elle épousa en première noce le compositeur, pianiste et chef d’orchestre Hans von Bülow et c’est comme Baronne von Bülow qu’elle rencontra pour la première fois Richard Wagner.

A l’occasion d’une visite à Zürich, Wagner lut le poème de « Tristan et Isolde » en présence des trois principales femmes de sa vie : Mathilde, Minna et Cosima. Plus tard, son mariage étant en perdition, elle commença une relation avec Wagner. Leur conduite scandalisa le public de Munich, où elle avait rejoint Richard qui était devenu l’ami et le protégé du roi Louis II de Bavière. Wagner avait affirmé au roi qu’elle et lui n’étaient que de simples amis, mais leur relation fut mise à mal quand Malwida Schnorr von Carolsfels   (la première interprète d’Isolde à la scène) révéla à Louis II que Cosima était la maîtresse de Wagner La seule personne qui semble avoir gardé son calme dans cette affaire n’est autre que Hans von Bülow lui-même qui demeura un ami et un supporter de Wagner tout au long de sa vie. Après la mort de Minna et le divorce  du couple von Bülow, Cosima et Richard Cosima et Richard se marièrent.

Cosima resta au côté de Wagner pour le restant de ses jours. A part son rôle de maîtresse de maison, Cosima joua auprès de lui le rôle de secrétaire. Elle recueillit également les paroles et les actes de Wagner dans un volumineux journal qu’elle tint scrupuleusement jusqu’à la mort de son époux. Le 13 février 1883 Richard Wagner mourut à Venise dans les bras de Cosima ; Le 13 février 1883 Richard Wagner mourut à Venise dans les bras de Cosima ; elle resta enlacée à son corps pendant une journée entière. Après les funérailles, Cosima prit en charge la direction du festival de Bayreuth qui resta entre ses mains jusqu’en 1906. A partir de cette année, suite à une série d’attaques qui la contraignirent  à renoncer à ses activités, elle passa la main à son fils, Siegfried, seul enfant mâle du couple Wagner. Après sa mort en 1930 (à 93 ans) elle fut enterrée à côté de Richard Wagner dans le jardin de la maison Wahnfried, la résidence du couple, où les deux tombes peuvent être visitées aujourd’hui.

-   Judith Mendès-Gauthier (1845-1917)

Romancière Française et compositrice de musique, fille de Théophile Gauthier. Elle avait rendu visite aux Wagner pour la première fois à « Tribschen », sur le lac des quatre-cantons en 1869. Judith eut une relation avec Wagner au cours du festival de 1876, mais il ne semble pas que cette relation ait été jusqu’au bout de l’intimité ; Wagner lui avait proposé de lui faire un enfant, ce qu’elle avait refusé. A cette époque là elle s’était séparée de son époux Catulle Mendès et était venue à Bayreuth accompagnée par son ami Louis Benedictus, compositeur. Wagner fut très enflammé à son égard pendant les années qui suivirent, mais elle résista toujours à ses avances et resta relativement réservée à son égard. Ils échangèrent une correspondance secrète à la fin des années 70, les lettres de Judith arrivant entre les mains du barbier de Wagner qui servait de truchement. Finalement Cosima découvrit toute l’affaire et mit fin à cette relation ; elle brûla aussi bon nombre des lettres de sa rivale. Judith, outre leur correspondance, envoyait de Paris, à la demande de Wagner, les tissus de soie, de satin et d’eau de rose dont il avait besoin pour créer l’ambiance de sa salle de travail à Wahnfried tandis qu’il écrivait « Parsifal ». C’est Judith qui traduisit en français le livret de cet ouvrage.

-  Carrie Pringle ( ?- ?)

Soprano Anglaise, une des filles-fleurs du « Parsifal » de 1882 à Bayreuth. C’est l’annonce d’une visite impromptue de Carrie à Venise où résidait Wagner en février 1882 qui, dit-on, provoqua une querelle entre Richard et Cosima et précipita l’attaque cardiaque qui devait lui être fatale le 13 Février.

Deux jours plus tôt, il avait dit à Cosima, à propos d’un rêve où lui était apparue Wilhelmine Schröder-Devrient (la première interprète de Senta, Adriano et Vénus) : « Toutes mes femmes passent en ce moment devant mes yeux ».

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rédaction : Patrick Brun                             edeleph[1].gif (10219 octets)