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UN NOUVEAU RING A BERLIN : UNE HISTOIRE DE MIGRANTS ET DE VALISES
C’est à la Deutsche Oper, (Berlin dispose de trois opéras, deux dans l’ex-Berlin-Est, Staatsoper Berlin et Komische Oper, et un dans l’ex Berlin-Ouest, la Deutsche Oper, inaugurée en 1962, vaste structure de béton et de verre) que se donnait cette première d’une nouvelle production de la Tétralogie. La précédente production maison, signée Götz Friedrich, avait été créée en 1989, et avait été donnée jusqu’à ces dernières années.
Pour cette production, rien ne se passa comme prévu, le Coronavirus ayant bouleversé tous les plans. Ainsi, l’Or du Rhin prévu au printemps 2020 fut annulé. La Walkyrie profita d’un entre-deux vagues et fut créée en septembre 2020, avec pour les heureux spectateurs une extraordinaire confrontation des sopranos dramatiques, Nina Stemme en Brünnhilde et Lise Davidsen en Sieglinde ! Pas de Siegfried début 2021, mais une création retardée de l’Or du Rhin en juin 2021. Enfin, retrouvant le planning initial, le Crépuscule fut donné en octobre 2021, puis 3 cycles complets : celui-auquel j’ai assisté, du 9 au 14 novembre, avec dans ce premier cycle la première bien retardée de Siegfried, puis du 16 au 21 novembre, puis, si le virus ne vient pas de nouveau tout contrarier, du 4 au 9 janvier 2022.
Direction musicale : sir Donald Runnicles Mise en scène : Stefan Herheim Décors : Stefan Herheim, Silke Bauer Costumes : William Duke Vidéo : Dan Trenchard Eclairages : Ulrich Niepel Dramaturgie : Alexander Meier-Dörzenbach, Jorg Königsdorf Chef des chœurs : Jeremy Bines
9/11/2021 L’OR DU RHIN 10/11/2021 LA WALKYRIE
Wotan Derek Welton Siegmund Brandon Jovanovich Donner John Allison Hunding Tobias Kehrer Froh Attilio Glaser Wotan Iain Paterson Loge Thomas Blondelle Sieglinde Elisabeth Teige Fasolt Andrew Harris Brünnhilde Nina Stemme Fafner Tobias Kehrer Fricka Annika Schlicht Alberich Markus Brück Gerhilde Aile Aisszonyi Mime Ya-Chung Huang Ortlinde Antonia Ahyoung Kim Fricka Annika Schlicht Waltraute Simone Schröder Freia Flurina Stuki Schwertleite Beth Taylor Erda Judit Kutasi Helmwige Flurina Stuki Woglinde Valeriia Savinskaia Siegrune Ulrike Helzel Wellgunde Arianna Manganello Grimgerde Karis Tucker Flosshilde Karis Tucker Rossweisse Anna Lapkovskaia Hundingling ( !) Eric Naumann
12/11/2021 SIEGFRIED 14/11/2021 LE CREPUSCULE DES DIEUX
Siegfried Clay Hilley Siegfried Clay Hilley Mime Ya-Chung Huang Gunther Thomas Lehman Le Voyageur Iain Paterson Hagen Albert Pesendorfer Alberich Jordan Shanahan Alberich Jordan Shanahan Fafner Tobias Kehrer Brünnhilde Nina Stemme Brünnhilde Nina Stemme Gutrune Aile Asszonyi Erda Judit Kutasi Waltraute Okka von der Damerau L’Oiseau Sebastian Scherer 1re Norne Anna Lapkovskaia 2ème Norne Karis Tucker 3ème Norne Aile Asszonyi Woglinde Meechot Marrero Wellgunde Karis Tucker Flosshilde Anna Lapkovskaia
Une rapide lecture des distributions pourrait faire croire à un one-woman show,
tant la notoriété de Nina Stemme surclasse celle de ses partenaires, souvent peu
connus, et parfois pour moi parfaitement inconnus (Fasolt, Sieglinde, Siegfried,
Mime, Gunther…) Il n’en fut rien, et la surprise de taille fut l’extraordinaire
qualité et homogénéité de cette distribution.
Je suis persuadé que le metteur en scène Stefan Herheim a inconsciemment un problème avec Wagner, après le remarquable réussite qu’avait été sa mise en scène de Parsifal à Bayreuth, donnée de 2008 à 2012, menant en parallèle l’histoire de Parsifal et l’histoire de l’Allemagne, de la fin du XIXème siècle à la réunification. Il ne peut plus utiliser les mêmes thématiques, les mêmes procédés, mais ne peut pas s’en éloigner non plus. Et ni les Maîttres- Chanteurs donnés à Salzbourg puis à Bastille, ni ce Ring berlinois n’ont eu pour moi la qualité d’analyse et de réalisation qu’a eu Parsifal.
Quand on entre dans la salle pour l’Or du Rhin, le rideau est déjà ouvert, sur une scène vide si ce n’est un piano à queue, qui restera là pendant tout le Ring. Ce piano est un des éléments essentiels de ce Ring : il servir d’abord de… piano, puisqu’à tour de rôle, les personnages viendront jouer de ce piano muet. Mais c’est un piano multifonctions : on peut y entrer ou en sortir, il peut s’élever dans les airs, servir à couvrir d’or Freia, à accueillir Notung, puis Brünnhilde endormie, de lit nuptial, de cercueil pour Siegfried, de bûcher… Les lumières dans la salle restent allumées avant de s’éteindre durant la scène 1. A plusieurs reprises, tout au long du Ring, la salle sera éclairée, je n’y ai pas suffisamment prêté attention et je n’ai donc pas perçu ce que ces moments avaient de commun. Pendant le prélude, entrent, apeurés, la valise à la main (ouf ! pas de valises à roulettes), une quarantaine de migrants. Sujet d’actualité brûlante certes. Mais petit à petit, nos migrants vont être pris par la musique. Ils vont rapidement se déshabiller et rester en sous-vêtements blancs. Ces migrants ne seront heureusement pas présents sur scène en permanence, mais vont apparaître tout au long du Ring, soit habillés, soit en sous- vêtements blancs. Ils peuvent participer à l’action, par exemple en rejetant violemment Alberich, ou simplement réagir devant les Dieux et les héros : parfois effrayés, parfois compatissants, parfois admiratifs, applaudissant leurs héros comme des stars de télé-réalité, Ils copuleront gaiement pendant le duo du III de Siegfried. Les valises vont croître et se multiplier, elles s’entassent par centaines, vont former, surtout dans la Walkyrie et Siegfried, des éléments de décor : murailles, montagnes. Elles bougent, peuvent s’envoler dans le ciel, se transformer en géants de l’Or du Rhin, simuler la respiration du dragon. Depuis Chéreau, la valise est un accessoire indispensable à toute mise en scène « moderne » d’opéra, cette prolifération inédite ne serait-elle pas ici un geste d’autodérision du metteur en scène ? Après le piano et les valises, un troisième élément de décor apparaît, avec parcimonie au début, ce qui est bien, un peu trop dans le Crépuscule : de grandes voiles blanches, qui tombent du ciel où s’y élèvent, se gonflent, sont mobilisées par des figurants, enserrent les personnages, et sur lesquelles on peut projeter des vidéos, permettant ainsi une visualisation très convaincante de l’arc-en-ciel ou des flammes. Enfin, un accessoire inattendu : la partition de l’opéra. A certains moments, les personnages la lisent, comme on lirait un livre saint, à d’autres, ils la déchirent. Un détail amusant, au premier acte de Siegfried, Mime, en possession de la partition de la Walkyrie, y trouve les réponses aux deux premières questions du Wanderer, mais évidemment pas à la troisième. Contre toute attente, Herheim renonce au procédé dans le Crépuscule, alors que la scène des Nornes aurait bien supporté cette idée. Le Crépuscule apportera d’autres surprises.
Après cette énumération des constantes de la mise en scène, je ne citerai que quelques points spécifiques à chaque opéra. Sexe et violence sont au rendez-vous.
Dans l’Or du Rhin, Alberich est un clown tragique, avec la tête du Joker. Les Dieux sont vêtus de blanc, mais Loge est un diablotin en collant noir, gants et chaussettes rouges. Pour une raison mystérieuse, Mime est représenté en Richard Wagner. Une explication viendra peut-être à la fin de la Walkyrie. Les Nibelungen défilent au pas, en faisant le salut nazi. Wotan doit couper un doigt à Alberich pour lui prendre l’anneau. Idée surprenante mais pas absurde, c’est Wotan qui pousse alors le hurlement de détresse normalement proféré par Alberich. A la fin, Wotan ne suit pas les Dieux au Walhalla, mais descend par une trappe à l’avant-scène, par où était arrivée Erda : il a des choses à faire en bas…La dernière image est inattendue : la projection d’une une réplique de l’image finale de « 2001 Odyssée de l’Espace » de Kubrick, mais ici naturellement avec deux fœtus et non pas un seul.
Dans la Walkyrie, un scoop : on ne le savait pas, mais Hunding et Sieglinde ont eu un enfant, qui répond, nous apprend le programme, au doux nom d’Hundingling. Après tout, rien d’étonnant, cela fait quelques années qu’ils sont mariés. C’est un adolescent, et au cas où on ne l’aurait pas bien compris, il tient d’une main un ours en peluche, signe qu’il est encore un peu un enfant, et de l’autre un poignard, signe qu’il est déjà un peu un adulte. Colossale finesse des symboles ! Cet adolescent va nous parasiter tout le premier acte. Dans un premier temps il va tout faire pour contrarier la relation de sa mère à Siegmund. Il faut dire que Sieglinde n’est pas farouche, et qu’elle n’est pas du genre à attendre la fin du premier acte pour sauter sur Siegmund. Mais au retour de Hunding, tout change. Il faut dire que celui-ci est une brute épaisse, qui, dès qu’il a un moment de libre, tabasse son fils. Alors Hundingling va se rapprocher de Siegmund, essayer de s’en faire un copain. Mais voilà, à la fin de l’acte, lorsque Siegmund retire l’épée du piano, Sieglinde égorge son fils. Nous voilà débarrassés de cette nuisance (encore qu’il reviendra parmi les héros morts de la chevauchée). Mais moi qui aimais bien Sieglinde, la savoir maintenant non seulement incestueuse, mais de plus infanticide, me la rend bien moins présentable. Au II, Brünnhilde apparaît en grande tenue de Walkyrie, digne de Bayreuth 1876. Au III, à la fin de la chevauchée, les guerriers morts au combat violent les Walkyries. Normal, on leur avait promis le Walhalla et tous ses avantages. A la fin, une vision inattendue : l’accouchement de Sieglinde, avec Mime/Wagner en sage-femme. Bon sang mais c’est bien sûr, Richard Wagner se devait d’être attentionné à la naissance du petit Siegfried ! donc Richard Wagner= Mime.
Dans Siegfried, Alberich est omniprésent, et rôde dès l’acte I. Renforcer sa présence ne me semble pas une hérésie, après tout l’ouvrage s’appelle l’Anneau du Nibelung, et pourtant après l’Or du Rhin le personnage perd de sa consistance. La grotte de Mime est décorée de cuivres suspendus au plafond, cors, trompettes, tubas…On est bien chez Richard Wagner. Siegfried est lui aussi très Bayreuth 1876, et joue à être plus Siegfried que Siegfried, posant comme pour Voici ou Gala, montrant aux migrants ses biceps. La forge de Notung va respecter toutes les étapes. Au II, va survenir le premier choix de mise en scène réellement anti-musical. Le rôle de l’oiseau est confié à un jeune garçon. Sur le plan scénique pourquoi pas. Sur le plan vocal c’est un désastre, le rôle destiné à un soprano léger, voire colorature, est à des hauteurs inatteignables pour un jeune garçon. Et au lieu de la merveilleuse fraîcheur des interventions de l’oiseau, nous voilà tétanisés par des hurlements de chat écrasé. On peut s’étonner que le chef ait accepté cette horreur, et n’ait pas demandé un doublage par un vrai soprano. Peu après son réveil, Brünnhilde enlève sa perruque blonde et apparaît grisonnante : le sommeil magique n’empêche pas le vieillissement.
La perspective change dans le Crépuscule. Le décor principal reproduit le grand foyer de la Deutsche Oper, les valises y ont disparu. Les migrants, habillés beaucoup plus chic, se seraient-ils intégrés et iraient-ils à l’Opéra ? Chez les Gibichungen, un Gunther en smoking bien sûr, veule à souhait, et une Gutrune portée sur la bouteille sont manipulés par un Hagen qui semble alors assez bonhomme. A la fin de la scène 1 de l’acte I, il passe de la scène à la salle ; s’arrête devant une spectatrice du premier rang qui se lève et gagne la scène : c’est Waltraute. Hagen s’assied à sa place. Lorsque Waltraute évoque Wotan, les migrants se changent, une fois de plus, pour s’habiller style Viking et vont s’installer sur une montagne de valises à l’arrière scène : il y a là Wotan et sa lance brisée, les Dieux, les Walkyries…L’image a une force incontestable. Par contre, le parti pris de la dernière scène du I ne m’a pas convaincu. Gunther et Siegfried, tous deux en smoking et avec le masque du Joker (le Tarnhelm) viennent conquérir ensemble Brünnhilde, se partageant les répliques à chanter. Lors de la première scène du II, Hagen est resté dans la salle au premier rang pour recevoir les conseils de son père. Mais attention, les choses ont changé, Hagen s’est à son tour maquillé en Joker et part en guerre lorsqu’il remonte sur scène. Je pensais qu’Alberich allait continuer à rôder comme dans Siegfried, mais non, il ne reviendra plus. Les habitants du Walhalla réapparaissent au II, et Hagen s’empare de la lance brisée de Wotan, sur laquelle prêtent serment Siegfried et Brünnhilde. Une idée très originale dans la scène 1 du III : les filles du Rhin, lorsqu’elles reviennent menacer Siegfried, ont quitté leur tenue Bayreuth 1876 et réapparaissent en Nornes toutes de blanc vêtues. Après avoir tué Siegfried avec la lance de Wotan, Hagen le décapite avec Notung : une vision indécente et inacceptable dans le contexte sinistre que nous avons vécu en France. Pendant la marche funèbre, Herheim se souvient de Chéreau et aligne choristes et figurants à l’avant-scène. Pour l’anecdote, Gutrune s’empare brièvement de l’anneau. Le finale est désappointant : un vague nuage de fumée éclairé de rouge puis de bleu, c’est tout pour évoquer la catastrophe finale. Pas de filles du Rhin, et après sa dernière réplique, Hagen fait demi-tour et s’en va…Enfin, on retrouve le décor (si on peut dire) du début de l’Or du Rhin, et y entre une femme de ménage, avec masque chirurgical, qui vient passer la serpillière sur la scène. Cette apparition tue littéralement le sublime thème de la rédemption qui clôt l’oeuvre. Que veut dire tout cela ? Les dieux sont morts, et les hommes eux-mêmes ne se portent pas très bien ? La musique de Wagner n’est qu’une parenthèse illusoire, le retour à la « vraie vie » n’en est que plus difficile ? Aux saluts, l’équipe de mise en scène a été largement sifflée.
On l’aura compris, j’ai des sentiments mélangés sur cette mise en scène qui témoigne d’un vrai travail (et la direction d’acteurs est remarquable), qui recèle de véritables trouvailles, mais qui plus d’une fois suscite l’agacement, voire l’irritation ou le rejet.
Unanimité par contre sur l’aspect musical. Sir Donald Runnicles, le chef maison, est un wagnérien expérimenté. Attentif à ne pas couvrir ses chanteurs, usant de tempi plutôt retenus, il nous offre au Crépuscule une marche funèbre et une scène finale d’anthologie. Les chœurs sont de haut niveau.
La Deutsche Oper est comme partout en Allemagne un théâtre de répertoire, qui joue tous les soirs ou presque, et ce grâce à une troupe permanente. La gestion de cette troupe est ici exemplaire. Depuis des années, j’ai vu, dans de petits rôles d’abord, puis dans des rôles plus consistants, Derek Welton (Wotan), Thomas Blondelle (Loge) et Markus Brück (Alberich). Atteignant leur pleine maturité, leurs qualités explosent dans les trois rôles principaux de l’Or du Rhin. Timbre splendide dans toute la tessiture, puissance, autorité : Derek Welton est un superbe Wotan, qui a la grande sagesse de ne chanter que dans l’Or du Rhin. Il a raison de prendre son temps pour s’approprier le rôle dans la Walkyrie et Siegfried, il y sera sans aucun doute remarquable. Thomas Blondelle a toutes les qualités d’ironie et de légèreté qu’on attend de Loge, et en prime avec une vraie voix. Il chantera d’ailleurs Parsifal cette saison. Markus Brück est un Alberich noir, méchant, puissant, idéal. Et les autres rôles sont parfaitement tenus : distinguons la belle Fricka d’Annika Schlicht, qu’on retrouvera dans la Walkyrie, les géants d’Andrew Harris (Fasolt lyrique) et Tobias Kehrer (noir Fafner, qui sera aussi Hunding), le somptueux contralto de Judit Kutasi, Erda aussi dans Siegfried, la jolie Woglinde de Valeriia Savinskaïa.
Dans la Walkyrie, Brandon Jovanovich (Siegmund) est un très bon Siegmund. Il lui manque le supplément d’âme qui en ferait un grand Siegmund. Splendide soprano lyrique de la norvégienne Elisabeth Teige, engagée, enthousiaste. Le Wotan de Iain Paterson déçoit un peu dans la Walkyrie, faute d’aisance dans le registre grave. Son Wanderer est supérieur. Enfin, la star de ces représentations, Nina Stemme, nous offre une formidable Brünnhilde. On le sait, elle n’est plus toute jeune, la voix vibre un peu, et à trois reprises (le contre-si du cri de guerre, les contre-ut à la fin de Siegfried et du prologue du Crépuscule) elle tente la note sans tricher, le résultat est douloureux. Mais peu importe, tant le reste est beau, noble, dramatique. Dans la scène finale du Crépuscule, elle est bouleversante, sublime. Une grande dame du chant wagnérien.
On s’interrogeait sur l’inconnu Clay Hilley en Siegfried. On a vite été rassurés : timbre superbe, voix puissante, sans aucune faiblesse dans les deux opéras, capable aussi de poésie et d’introspection. Ses qualités d’acteur font oublier un physique «de ténor « à l’ancienne ». Après Stephen Gould et Andreas Schager, notre époque a un troisième Siegfried de premier plan. Qui l’eut cru il y a quelques années ! Quand la Chine s’éveillera, le monde wagnérien tremblera… Ya-Chung Huang est chinois (de Taïwan). Il est en troupe à Berlin. Son Mime est simplement parfait, tant sur le plan de la voix que de l’interprétation. Changement d’Alberich pour les deux dernières journées avec un autre chanteur en troupe, Jordan Shanahan, à peine moins marquant que Brück.
Dans le Crépuscule, Albert Pesendorfer en Hagen impose une voix noire, une présence implacable. Thomas Lehman, encore un chanteur maison, voix plutôt légère, est parfaitement à l’aise en Gunther. Difficile de briller en Gutrune, Aile Asszonyi fait le job. Mention spéciale pour la superlative Waltraute d’Okka von der Damerau, et pour la belle première Norne d’Anna Lapkovskaïa
Un Ring sans aucun point faible dans la distribution, c’est exceptionnel. C’est le cas ici. A écouter les yeux fermés ? Pas nécessairement. Sachez que les deux premiers cycles ont été filmés, et qu’un DVD sera publié. Vous pouvez vous faire une idée de ces soirées en suivant les liens ci-dessous : photos et bandes annonces sont à votre disposition.
Hervé Guinot
https://www.deutscheoperberlin.de/de_DE/calendar/das-rheingold.16755086
https://www.deutscheoperberlin.de/de_DE/calendar/die-walkuere.16755092
https://www.deutscheoperberlin.de/de_DE/calendar/der-ring-des-nibelungen-siegfried.16470924
https://www.deutscheoperberlin.de/de_DE/calendar/goetterdaemmerung.16754489
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